TRUST : Recidiv (2020)

Depuis son retour en 2016, on doit admettre que Trust n’a pas été inactif : un live au Hellfest, un livre sur leur tournée et deux nouveaux albums qui, même s’ils peuvent surprendre (cf. mes précédentes chroniques), prouvent au moins que le groupe a encore l’inspiration. Alors lorsque Bernie annonce la ré-édition de leurs 3 premiers albums (cultes) avec un son différent, trois batteurs (!) et les conditions du live, on peut s’interroger et craindre le pire !

Il y a deux axes pour aborder l’écoute de ce RECIDIV : l’interrogation (« Pourquoi faire cela ? Quel intérêt ? On ne touche pas à des monuments, ils font ça pour le fric… »), et l’approche musicale. Sur les deux premiers albums, qui reprennent l’album éponyme de 79 et Répression de l’année suivante, hormis un son plus « moderne » (c’est quoi un son plus moderne ?, bonne question : plus hard, plus métal, un peu comme ces photos de bikers polarisées depuis quelque temps pour donner un aspect plus rebelle ?), des intros légèrement différentes, des mots voire des phrases changées... et des choristes (oui vous qui avez usé leurs vinyles à l’époque, qui avaient hurlé des nuits entières « An-ti-social »… j’ai bien écrit des choristes), on n’est pas « trop » dépaysé.

Le « choc » relatif arrive avec le troisième opus DIV, qui reprend lui « Marche ou crève » et là personnellement j’ai beaucoup plus de mal, en particulier avec la version de « La Junte » ; idem pour « les Brutes » et son nouveau refrain.

Certes sur cette version, il faut saluer la prise de risques du groupe, qui n’a plus rien à prouver et ose sortir une reprise bien remaniée d’un album culte ; pour ceux qui n’ont plus écouté Trust et en particulier leur troisième album et/ou ceux qui vont le découvrir, il n’y aura peut-être pas d’effet surprise ; à voir pour les autres.

Quant au mini-set acoustique qui propose 6 titres extraits de « Dans le même sang » et « Fils de lutte » je n’ai absolument pas accroché, entre les longues intros parlées ou plutôt marmonnées par Bernie et l’effet soporifique de ces versions (du Trust, même récent, EN ACOUSTIQUE !).

En conclusion bravo pour la prise de risques, on sent que le groupe se fait plaisir, mais était-ce utile ? Indispensable comme leurs premières productions ? Je vous laisse seuls juges.

Chris MARQUIS